Vietnam sud
La citation exacte des Français quittant Saigon en 1954 était " Hanoi la prude a vaincu Saigon la pute". Cette phrase résume assez bien la différence d'atmosphère qui règne entre ces deux villes.
Saïgon (Ho Chi Minh Ville), nous replonge dans l'enfer urbain vietnamien. L'ancienne capitale du sud, compte aujourd'hui 8 millions d'habitants et environ 4 millions de motobikes ! Le spectacle de centaines de motos qui démarrent en même temps, anarchie asiatiquement incompréhensible, dans toutes les directions et chargées de paquets en tout genre, est fascinant ! Piétons s'abstenir ou vivre la grande avenure d'une traversée de carrefour !
Restée sous le joug des occidentaux vingt ans de plus que sa rivale du Nord, la ville a hérité d'une tradition libérale qui en fait aujourd'hui le poumon économique du pays.
Saïgon est une ville très attachante malgré un abord un peu trop "ricain" mait-family: times new roman,times;">La cathédrale Notre Dame, produit made in France, construite dans les années 1880.
Une mention spéciale pour Saïgon, ville bruyante, dynamique et constratée. Une ville comme on les aime et dans laquelle nous aurions pu rester longtemps à profiter de son ambiance, de ses habitants et de ses soirées.
A une cinquantaine de kilomètres de Saïgon, les tunnels de Cu Chi, un immense réseau de galeries souterraines creusées par les Vietcongs. Cette région, appelée le triangle de fer, pouvait recevoir 3600 bombes en 24 heures. Plus qu'un réseau, c'est toute une ville souterraine qui a été construite sur 200 km de longueur : des cuisines, des salles de réunions, des dortoires,..., que des tonnes de bombes et d'agent orange n'ont pas réussi à détruire. La clé de la victoire.
Oui, l'agent orange! Un produit chimique répandu par les américains en complément des bombes et dont l'objectif était de détruire toute végétation. En pénétrant dans les sols, il a contaminé de vastes zones agricoles et s'y trouve encore aujourd'hui en grande quantité. Résultat, des sols devenus strériles et un nombre impressionnant de malformation parmis la population exposée.
Un des pièges qui parsemait les alentours des tunnels. Au bout des pics, du poison attendait les américains...
AK 47, j'ai sûrement perdu un peu de mes faculés auditives
Nous finissons notre périple au Vietnam en beauté, dans le delta du Mékong...
Toute la partie sud du pays est constituée par le delta du Mékong, immense fleuve qui prend sa source dans les hauts plateaux du Tibet, traverse la Chine, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos et le Cambodge. A peine sorti du Cambodge, le fleuve éclate en une centaine de canaux avant de se jeter dans la mer de Chine.
La région du delta, monde mi-terrien mi-aquatique, est quadrillé de rizières et de villages sur pilotis, entourée d'une végétation luxuriante et encombrée d'une multitude de bateaux.
Marché flottant à deux heures de bateau de Can Tho.
Un fleuve nourricier. Avec deux récoltes de riz par an, c'est la plus grande région productrice du Vietnam. Rien ne se passe sans le Mékong, les marchés, les transports, la pêche, l'agriculture, tout lui est intimement lié. La visite du delta en bateau est une expérience inoubliable. Se laisser glisser des heures durant au fil de l'eau, accoster une barque pour se ravitailler en fruits frais, regarder défiler les rizières et assister au spectacle de la vie particulière des habitants.
Un petit bémol, la pollution. Sacs et bouteilles en plastique peuplent le fleuve. Sur 4000 km en Asie, le Mékong se charge de déchèts en tout genre. Ceux qui ne restent pas accrochés aux branches d'arbres envahissent le delta et lui donnent un air beaucoup moins romantique
Frontière Vietnam / Cambodge
Nous quittons le Vietnam après 28 jours à sillonner le pays de l'extrème nord à l'extrème sud. Un nord marqué par un communisme enraciné depuis 1954 face à un sud ouvert sur l'occident jusqu'à la fin de la guerre du Vietnam. Donc il y a bien deux Vietnam, auxquels vient se greffer un autre nord, celui des minorités ethniques, qui a su garder intactes une culture et un mode de vie traditionnel, pour combien de temps encore...
